Spécial VIE - Charlotte Dubois (promo 2010) aujourd'hui Marketing Manager pour Brioche Pasquier US Galaxy Desserts

Quand as-tu eu l’idée de faire un VIE et pour quelle raison ?

Dès la fin du diplôme, on en parlait beaucoup dans la promo. Les VIE semblaient être une opportunité parfaite pour des étudiants comme nous, qui plus est après un master professionnalisant spécialisé sur une zone géographique comme le nôtre (Master Affaires Asiatiques). 

Il s’agit souvent de représenter une entreprise française au sein même du marché étranger qu’elle souhaite conquérir, dans le cas de postes de ‘business development’ par exemple, ou bien encore de faire partie de l’équipe qui coordonne la politique du siège dans la succursale locale d’une entreprise française internationale.

Peux-tu préciser les informations suivantes à propos de ton VIE : 

Comment s’est déroulée ta recherche du poste en VIE ? Les démarches administratives liées à ce contrat ?

J’ai en fait postulé à un poste donné, pour lequel j’ai proposé la formule VIE. 

Je postulais également via Civiweb, mais aussi en démarchant directement les entreprises avec qui j’étais en contact durant mon stage. 

J’ai trouvé un poste avant la fin du diplôme, grâce à mon stage. Mon employeur et leur partenaire ont mis du temps à s’engager, pas tant pour mon VIE mais pour le projet auquel j’allais prendre part. 

Il ne me semble pas qu’ils aient eu de difficultés à faire les démarches pour le contrat. Mais pour moi cela a grandement facilité les choses : l’assurance santé, les impôts, la prise en charge du voyage, des bagages, etc.

Es-tu satisfaite de ton expérience de VIE et de ton intégration dans cette entreprise ?

C’était une formule qui m’a tout à fait convenue, et convenait tout à fait à mon poste. Le fait d’appartenir à l’entreprise française a été une force dans mon travail, me donnant plus de légitimité pour représenter les intérêts (commerciaux, marketing) de la marque. 

Par contre, en tant qu’employée de l’entreprise japonaise après mon contrat VIE, mes deux premières années n’ont pas été comptées comme ancienneté sur le papier, j’ai dû négocier pour garder le même niveau de salaire. Heureusement on m’a accordé plus de congés que si on m’avait vraiment considérée comme une nouvelle employée (10 jours pour les nouveaux employés, contre 15 accordés). 

Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté sur le plan professionnel ?

Mon VIE a mené à mon embauche auprès du partenaire japonais de mon employeur VIE. J’ai continué mon travail en tant que Product Manager (et plus Japan Representative, puisqu’ils ont créé une nouvelle société au Japon) et j’ai eu plus de responsabilités avec des marques supplémentaires.

J’ai passé en tout 9 ans au Japon, donc le VIE a été pour moi un tremplin pour y commencer ma carrière. Les postes que j’ai occupés après cela avaient plus ou moins les mêmes enjeux sur le plan professionnel et humain.

En dehors des employeurs français, personne ne connaît le VIE, je ne le précise pas sur mon CV par exemple. Je pense que ce n’est pas le VIE qui est à valoriser, mais le poste qu’il représente. Tout en reconnaissant que la formule VIE aide les entreprises à offrir ce type de postes-là.

Peux-tu parler d’un défi que tu as rencontré pendant ton VIE ?

Je dépendais directement de l’Ambassade de France, via Ubifrance, pendant le tremblement de terre du 11 mars 2011. Le fait d’être employée par la France m’a permis de mieux faire accepter mon absence durant 15 jours auprès de mes collègues. J’ai pu continuer à travailler en France auprès de mon employeur.

Néanmoins le soutien d’Ubifrance a été décevant. Pas de consigne claire sur l’évacuation. L’assurance VIE a refusé de prendre en charge les billets liés à mon choix de suivre mon mari qui était lui renvoyé en France par son employeur. 

Dans une situation déjà difficile, le VIE a à la fois facilité et rendu plus délicate la situation.

Quels conseils pourrais-tu donner à des alumnis qui souhaitent réaliser un VIE ?

Ne pas hésiter ! En chercher un deuxième VIE si le premier dure moins de 24 mois, jusqu’à la veille de vos 28 ans. Proposer la formule à une entreprise française que vous pensez pouvoir soutenir dans son développement à l’international. 

Penser à l’après, pour transformer l’essai VIE en poste. Certaines grandes entreprises françaises « font tourner » les VIE et n’offrent pas vraiment d’embauche à la fin, mais les petites entreprises ne peuvent que bénéficier de l’expérience accumulée pendant 24 mois ! 

Enfin, ne pas penser VIE pour VIE. C’est une forme de contrat, un outil qui peut être vraiment intéressant pour l’entreprise comme pour le jeune diplômé.