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Webconférence sur l'Economie Sociale et Solidaire - Compte-rendu

L'association

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22/04/2021

Compte-rendu de la webconférence Economie Sociale et Solidaire 

 

Mardi 13 Avril 2021 - 18h30/19h45

 

L’ESS : Un moyen d’allier sens et vie professionnelle ?

 

Présentation des intervenants : 

 

  • Sarah Vanseveren (promo 2016) : Sarah a travaillé chez Handishare en tant que directrice projets pendant 4 ans entre 2016 et 2020. Il s’agit d’une structure de l’ESS, dans le domaine du handicap basée à Lyon. Aujourd’hui professeure de yoga et fondatrice de Vert Soleil, elle a bien l’intention de créer sa propre structure dans l’ESS dans le domaine du yoga et des médecines douces.
  • Clément Castagna (promo 2015) : Clément est issu de l’EM Lyon et est rentré en double diplôme à l’IEP. Il a une expérience en gestion de projet au sein de plusieurs structures qui travaillent à l'international. Il travaille actuellement chez Pur Projet, à Paris, où il accompagne plusieurs projets à l’international.
  • Cédriane Moreau, Diplômée Sciences Po Grenoble (promo 1997) a 20 ans d’expérience dans l’ESS. Profil Senior passé par différentes structures et spécialisée dans l’appui au montage de projets, elle a créé l'antenne régionale d’Enactus et déploie les activités de la structure en tant que Directrice Régionale sur le sud-Est, avec notamment des étudiants engagés à Sciences-Po Lyon. Elle a également passé une partie de sa carrière à l'international.

 

  1. Définition de l’ESS 

 

On invite tout d’abord les intervenants à réagir à la définition de l’ESS proposée sur avise.org :

L’Économie sociale et solidaire (ESS) regroupe un ensemble de structures qui cherchent à concilier utilité sociale, performance économique et gouvernance démocratique, avec pour ambition de créer des emplois et de développer une plus grande cohésion sociale.

 

Elles ont pour ambition commune de créer des emplois pérennes et non-délocalisables, de développer une plus grande cohésion sociale et d’apporter des réponses aux besoins socio-économiques des territoires. Elles reposent toutes sur un projet social qui s’exprime à travers leur activité, les personnes qu’elles emploient, leurs clients et bénéficiaires ou leur mode d’organisation.

 

Cédriane: Cette définition est très vraie, l’accent devant être fait sur la notion de territoire. L’ESS, en particulier dans sa filière “entreprenariat social”, est un secteur d’activité qui bouge et qui évolue dans le contexte du territoire où l’activité concernée se développe.

Sarah: La question du sens est primordiale, ainsi que celle de la méthode de travail et des valeurs - parfois à l’opposé des idées de carrière que l’on se fait quand on pense à un profil “Sciences Po” - travail au sein d’organisations internationales, de ministères, etc.

Clément: Il s’agit d’une définition satisfaisante, à mettre en parallèle avec la notion d’entreprise à mission et avec la Loi Hamon de 2014 sur la reconnaissance de l’ESS. L’ESS aujourd’hui en France est à la jonction entre son modèle national “historique” autour des coopératives et associations et le côté entrepreneuriat social plus inspiré par un modèle anglo-saxon. On ajoutera une notion de préservation environnementale, car impact social et impact climatique sont liés.

 

 

  1. Quand avez-vous eu un déclic pour vous investir dans des projets d’ESS ?

 

L’engagement dans de tels projets peut faire partie d’un environnement assez ancien (famille et études pour Clément et Cédriane, renforcé par un cours sur le sujet à Sciences po Grenoble avec Daniel Demoustier) ou bien encore d’une expérience professionnelle ayant permis de découvrir le secteur (dans le cas de Sarah par exemple, qui a découvert le secteur en allant à une réunion du Mouves - Mouvement des Entrepreneurs Sociaux).

 

 

  1. Pourriez-vous chacun revenir sur la spécificité de votre parcours afin d’illustrer la pluralité des métiers de l’ESS ?

 

A la fin de son M2 en Affaires Européennes à l’IEP, Sarah a réalisé ses premières expériences au sein d’Handishare, entreprise avec agrément d’Etat et qui favorise l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Handishare propose des missions d'assistance aux fonctions support des entreprises, avec une expertise forte en Ressources Humaines et en Achats.

Ayant réalisé tous types de missions au sein de postes requérant une grande polyvalence, elle est passée de Chef de Projet à Directrice Associée au bout de deux ans d’activité.

C’est l’occasion de voir l’entreprise grandir avec une formation de terrain accélérée, avec toujours plus de projets solidaires et humanitaires à la clé, et également l’occasion d’expérimenter des missions de lobbying dans le secteur du handicap.

 

La question de l’engagement et du parcours sont très liées, avec à la base le réel souhait d’avoir un impact sur la situation actuelle. C’est par exemple le cas pour Clément qui s’est tourné tout d’abord vers un cursus à l’EM Lyon suite à sa prépa pour pouvoir comprendre et décortiquer les mécanismes économiques, afin de poursuivre ensuite à Sciences Po en M2 GEPROCODAL.

Au cours de son passage à l’EM, il s’est investi dans l’associatif au sein d’e-microcrédit, association de microfinance de l’école, qui promeut l’entrepreneuriat social et la finance solidaire, organise des levées de fonds pour des projets de microfinance en Afrique et en Asie et qui accompagne des micro-entrepreneurs de la région lyonnaise dans la construction de leur activité. Il a également travaillé au financement et à l’accompagnement de micro-entreprises familiales implantées au Nord de l’Inde au sein d’une ONG faisant de la microfinance.

 

Cedriane s’est spécialisée dans l’accompagnement à la création de structures et d’entreprises. Elle a tout d’abord terminé ses études au Centre de Recherche et d’Innovation Sociale de l’Université Laval à Québec et a ensuite passé 6 ans en Afrique sur des projets sociaux.

 

Trois intervenants pour trois types de parcours différents, mais demandant et enseignant une grande polyvalence !

 

 

  1. Quelles perspectives aujourd’hui pour un parcours dans l’ESS (en s’appuyant sur votre expérience) ?

 

L’ESS est en fait protéiforme : il s’agit de métiers différents au sein de secteurs différents. 

Le domaine représente à l’heure actuelle 14% de l’emploi en France et cette proportion va croissante, la demande faisant l’offre.

C’est -à-dire que la recherche de sens de la part des étudiants et jeunes diplômés est un élément revêtant de plus en plus d’importance lorsqu’il est l’heure de faire un choix d’avenir.

Les perspectives se multiplient donc dans ce domaine, et la période de crise que nous traversons se révèle être un contexte propice au développement de nouvelles idées.

 

  1. Après quelques années d’expérience, pensez-vous retrouver le sens et les valeurs attendues ?

 

Attention à ne pas avoir une vision dichotomique du monde : l’ESS ce n’est pas tout blanc ! Il s’agit plus de rencontres et de personnes que d’un secteur tout entier sur lequel on peut se faire un avis arrêté.

Par exemple, Sarah a quitté sa structure précédente car elle ne retrouvait plus les valeurs pour lesquelles elle s’était impliquée, et a fondé sa propre entreprise en étant plus en accord avec celles-ci.

On peut aussi se poser la question de la structure, et de la vision alternative au système actuel que l’on souhaite mettre en avant. Il y a plusieurs questions cardinales qui en découlent : 

  • Quel monde souhaite-t-on contribuer à construire ?
  • Quel monde souhaite-t-on créer ?

Le travail au sein du monde l’ESS amène à changer plusieurs fois de métiers et de structure : si on ne se retrouve pas au sein des valeurs véhiculées par celle au sein de laquelle on exerce, il ne faut pas hésiter à larguer les amarres !

Le secteur étant très riche et varié, les opportunités pour rebondir existent.

 

  1. Quelle valeur pour une formation d’IEP dans le domaine de l’ESS ? Est-ce une certification recherchée ?

 

Trois groupes de compétences se dégagent:

  • Soft skills analytiques : Adaptabilité, Analyse et Esprit critique
  • Aptitudes communicationnelles : écrites et orales
  • Coordination du réseau : aptitude à mobiliser ses contacts et à en créer de nouveaux

 

 

  1. Un conseil pour ceux souhaitant rejoindre le secteur ?

 

Il s’agit d’être curieux ! Cela permet de comprendre où on veut aller et de définir un projet… Il faut s’intéresser aux gens. Et s’engager, faire du bénévolat dans une ou plusieurs structures, c’est la meilleure façon de mettre un pied dans l’ESS, d’acquérir une 1ère expérience et de se faire du réseau

Et surtout, préparez vos entretiens. L’ESS est un vaste monde mais l’entreprise que l’on souhaite rejoindre fonctionne sur une activité spécifique !

 

 

 

Questions/Réponses : 

 

  • Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous motive à continuer dans ce secteur?

 

Il faut garder à l’esprit que la rémunération n’est souvent pas le facteur le plus attractif par rapport à d'autres secteurs, il s’agit donc d’un sentiment personnel, la quête de sens, le fait de pouvoir se sentir utile à la communauté en travaillant avec des personnes qui sauvent le monde.

C’est l’idée de sortir d’un modèle classique de course au bénéfice.

La pression des problématiques auxquelles l’ESS atteint une telle force que s’engager dans de tels projets n’est même plus une option.

 

  • Quel achoppement de l’ESS avec le monde de l’économie classique ? (Difficulté pour obtenir un prêt par exemple, question de la crédibilité, etc.)?

 

Les modélisations et les créations d’entreprises dans le monde de l’ESS. Aujourd’hui, ce type de considération est de moins en moins un souci, une nouvelle réalité économique et environnementale lève les freins rencontrés. De plus, de nombreux dispositifs d'accompagnement et de financements ont été déployés pour la création d'entreprises de l'ESS.

 

  • A l’inverse, quelle évolution pour la capacité des grandes entreprises à intégrer des problématiques et enjeux relevés par l’ESS dans leur politique d’entreprise ?

 

La redéfinition de l’entreprise en tant que “société à mission” est mise en place par la Loi Pacte (2019) qui reste très récente, en 2020 on pas encore le temps de mesurer ce changement au niveau des redéfinitions/créations d’entreprises, ce n’est pas représentatif.

Il est cependant clair que de nos jours, une société qui ne prendrait pas en compte ce volet ESS n’a pas vocation à être pérenne.

A l’heure actuelle, l’évolution des entreprises dans ce cadre est le fruit de modifications comportementales d’ordre “micro”, c’est-à-dire des consommateurs ou usagers qui petit à petit, vont changer leurs habitudes ou exiger plus des entreprises. Plus récemment, des entreprises s’engagent également car elles prennent la mesure des dérèglements croissants et des facteurs de risque que cela génère pour leurs modèles économiques.

Cela peut ressembler à du “greenwashing”, mais toute amélioration est bonne à prendre, car permet lentement un réel changement des mentalités.


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